Humeurs
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                Ailleurs

 

         On sort dans la rue

            Mêlés à la foule

             On va au café

    C’est un peu la maison

      Et les yeux des gens

    Comme les yeux des chiens

     Guettant la tendresse

   Mais l’amour est ailleurs

      AILLEURS, AILLEURS

 

   Dans les jardins endormis

   De nos rêves entrecoupés

       Quand nos coeurs

   Sont comme des étoiles

   Nos regards étincelants

 

           On sort dans la rue

             Mêlés à la foule

          Contre les vitrines

          On veut se regarder

      Et l’on voit des ombres

     Cherchant quelque part

       Un monde, un espace

      Mais la vie est ailleurs

     AILLEURS, AILLEURS

 

    Dans les jardins endormis

    De nos rêves entrecoupés

       Quand nos coeurs

     Sont comme des étoiles

     Nos regards étincelants

  

            On sort dans la rue

           Mêlés à la foule

       Comme on se ressemble

       Comme on est étrangers

           On sent la colère

         Des bouches fermées

          On voudrait sourire

      Mais la joie est ailleurs

      AILLEURS, AILLEURS

 

  Dans les jardins endormis

  De nos rêves entrecoupés

       Quand nos coeurs

     Sont comme des étoiles          

    Nos regards étincelants

 

            On sort dans la rue

              Mêlés à la foule

        Les bruits, les couleurs

        Vous tirent par la main

              On est égarés

              On est étouffés

             On veut s’évader

       Mais la mer est ailleurs

      AILLEURS, AILLEURS

 

      Dans les jardins endormis

      De nos rêves entrecoupés

      Quand nos coeurs

      Sont comme des étoiles

      Nos regards étincelants

 

(Inspiré d’ un texte grec

de Yannis Théodorakis :

Lipotaktes,

 mis en musique et chanté

 parMikis  Théodorakis.)     

 

 1er album MN

 

  

 

      

        ***************

 

        Boomerang
Boomerang - cliquez pour un extrait sonore

   Boomerang !

La violence est boomerang !

 

Tu la jettes un matin

D’un coup de pieds mal tourné

Et quand tu prends le train

C’est toi qui t’fais bousculer

Fais gaffe à pas trop fixer

Le type qui vient d’arriver

Y cherche à coincer l’premier

Qui lui march’ra sur les pieds

        Sûrement qu’les femmes

         Le laissent en panne

         Sûrement qu’ce môme

               Est d’la zone

 

      Faut dire qu’à la maison

           C’est pas grand

         Pour cinq enfants

   C’est un drôle d’horizon

            Et y’a l’père

       Qui crie tout l’temps

   Avec cette foutue cadence

            Qui vous mène

      Une drôle de danse

   Si c’est ça une existence

On pèse rien dans la balance

           Et sans boulot

       Comment tu t’tailles ?

       T’es comme Charlot

             Sur la paille

 

    Boomerang !

La violence est boomerang !

 

Tu veux pas d’cette vie là

Tu veux celle du cinéma

           Au moins

 Y s’passe que’que chose

Même si c’est pas toujours rose

 Tu veux l’soleil sur ta peau

     Une nana sur ta moto

Tu veux la vie sous tes dents

Dans tes poings tu serres

            Du vent

      Alors tu cognes

      C’est plus du jeu

      C’est toi qu’on vole

      C’est sérieux

 

C’est le temps des paillettes

Le temps de la poudre aux yeux

Le temps des mitraillettes

Le temps des Pierrots furieux

Faut rester cool, dans le vent

Relax ! comme les présidents

Pour les junkies ça va mieux

Ils se piquent et puis adieu

Maquille ton coeur

Maquille ton sexe

C’est la grande peur

Le réflexe

 

Mais si tu sors un jour

De ce cercle

Si tu mets tes yeux d’amour

Tu redécouvriras

Ta planète

Tu changeras ton discours

Donne ! donne ! donne !

Et tu verras, c’est boomerang

                   Et puis

  Qu’est-ce qu’on peut faire

                   D’autre

                 Dans la vie

   La vie, c’est boomerang !

     
écrit en 1979

                

 3ème album et

CD Moshe NaÏm

 

Enregistré aussi par

Philippe Richeux

dans son album :

Sous-marine

 

 

 

 

 

     ****************

 

       Sans moi

 

     C’est pas que j’veux pas

            Vivre avec toi

Mais qu’est-ce qu’on va faire

              Sur cette Terre ?

       Tous ces trucs débiles

   Qui m’débranchent les piles

            Moi j’en veux pas

            Ce s’ra sans moi

   La publicité, loi du marché

  La raison d’Etat, l’ayatollah

      Thatcher, les Malouines

      L’Irlande, Bobby Sands

             Moi j’en veux pas

             Ce s’ra sans moi

 

            J’voudrais juste

          Que tu m’regardes

     Tout au fond des yeux

Là où c’est vert, là où c’est clair

            J’voudrais juste

          Que tu m’carresses

        Doucement les cheveux

Et puis qu’tu m’dises:

         Si tu veux...

         J’f’rai tout pour toi

         J’f’rai tout pour toi

Partout où t’iras, j’s’rai avec toi

         On ref’ra le monde

         Pour tous les deux

         Pour tous les trois

            Avec tous ceux

       Qui l’sentent comme ça

          On ref’ra la ville

          A notre image

          On ref’ra la crèche

          Sans les rois mages

    Quand Roméo ressuscitera

            Avec sa Juliette

         Serrée dans ses bras

 

        Moi, j’me dis toujours

         Qu’on vit en d’sous

      En d’sous d’nos moyens

           C’est pas humain

            Dallas ou Tarzan

       Les gens sont contents

            Moi j’en veux pas

              Ce s’ra sans moi

         Toute la baise porno

              Bouffe à gogo

          Défonce et alcool

          Gadgets, bagnoles       

         Pour tous ces tocards

           Avec leur costard

           Moi, j’en veux pas

             Ce s’ra sans moi

 

             J’voudrais juste

           Que tu m’regardes...

 

       Quand tu t’mets la tête

             Dans les étoiles

     C’est rien mais c’est bête

            Ca t’fout la moelle

        Pour flanquer un coup

          A tous ces tabous

            Moi j’en veux pas

            Ce s’ra sans moi

            La patrie-pétrole

            Pouvoir d’achat

    Y’a vraiment pas d’quoi

              Vivre pour ça

     Mais si tu n’veux pas

   Me prendre dans tes bras

        J’en mourrai pas

   Ce s’ra sans toi, ce s’ra

              Sans moi

 

 3ème album Musidisc

 et CD Moshe Naïm

 

      

 

 

     

            La veille

 

Le temps s’oublie

      Dans la nuit de Paris

La vie s’endort

      Et ressemble à la mort

L’horloge seule

      Cogne dans l’infini

Mon rêve crève

      Et je reviens au port

Toujours le même

      Toujours le même ennui

La même peine

      Et le même décors

Je sais des heures

      Où s’arrête la pluie

Mais cette nuit

      Ne finit pas encore

 

Une musique

       Une chanson d’amour

Est venue là

       Tout près de mon oreille

C’était joli

       C’était comme un retour

Comme une amie

       Accompagnant ma veille

Elle est restée

       Me faisant mille tours

Pour que j’oublie

       Pour que je m’émerveille

Elle a souri

      Elle a redit ...toujours...

Elle est partie

       Déjà je deviens vieille

 

L’aube blanchit

       La nuit est presque faite

Il est trop tard

       À présent pour dormir

Les yeux ouverts

       Dans ce jour qui s’apprête

Je reste là

       Je ne veux pas mourir

Mais le temps passe

       Il faut bien que je cède

Adieu mon coeur

       Adieu ma nostalgie

D’autres viendront

        D’autres qui me succèdent

Qui partiront

        Comme je suis partie

Inédit-

 

Ecrit juste avant de partir

en Grèce... Il était temps ! 

   

         ******************

 

              Faux monnayeurs

 

Frères humains

Qui après nous vivez

N’ayez les coeurs

Contre nous endurcis

Car si pitié de nous pauvres

Avez

Dieu en aura plus tôt

De vous merci

                          François Villon

 

Dis-moi combien tu vaux

Dis-moi comment tu votes

Dis-moi combien tu pèses

Allez, dis-moi, dis-moi :

Comment tu baises ?

 

Qu’est-ce que t’as

Dans ton sous-sol

De l’uranium ou du pétrole ?

T’es bien côté sur le marché

Mais tes paroles

C’est du papier...Tu n’es...

Dans l’buffet

T’as pas l’ingots

C’est plutôt l’niveau zéro

Dans le coeur

Tu n’as qu’une pierre

Qu’est juste bonne

Pour le cimetière

 

Tu n’es qu’un faux monnayeur

Tu n’es qu’un faux monnayeur

Faux monnayeur

Faux monnayeur (bis)

 

Et tu voudrais que ton fils

Te respecte et t’applaudisse

Y s’défonce

Y marche aux joints

Alors tu n’y comprends

Plus rien... Tu n’es...

Tu sens qu’il faut que ça change

Seulement

Tu fais dans tes langes

Tous ces voyous

Qui courent les rues

Tu votes

Pour qu’on leur tape dessus

 

Tu n’es qu’un faux monnayeur

 

Regarde un peu ton estomac

Tu le promènes entre tes bras

T’es la nounou

De tes faiblesses

Ta complaisance

Entre tes fesses...Tu n’es...

Tu lis tes idées dans l’journal

Parti, religion, belle morale

Quand tu penses

Ca t’file des angoisses

Tu bois un coup

Pour que ça passe

 

Tu n’es qu’un faux monnayeur

 

T’es tricard pour l’aventure

Mais il te reste ta voiture

Ca t’donne l’impression

D’être un homme

Mais à la gueule

De ta bobonne... Tu n’es...

Tu prends l’train

Pour le malheur

Avec solitude à toute heure

C’est plus la peine

Que tu présentes                        Tes circonstance atténuantes

 

Tu n’es qu’un faux monnayeur

 

CD Moshe Naïm

 

 

     *****************

       

     Midi à quatorze heures

 

Rien n’a jamais changé

Dans notre monde

C’est le cul et le fric

Qui mènent la ronde

T’agites un peu d’oseille

Sous le nez des corneilles

Ca baille comme des corbeaux

Les renards font le beau

               Tu dis

Je t’aime, je t’aime, je t’aime

C’est ta pulsion sexuelle

Qui brille dans tes prunelles

    Tes p’tites molécules

             Chimiques

Qui nous préparent un cirque

Un cyclone des atomes

Une révolte, une passion

      Bref une révolution

 

Et je cherche ma liberté

A midi, à quatorze heures

Sous le sabot d’un cheval

J’veux sortir du bocal

 

J’voudrais passer

Dans l’Atlantique

Dans le monde englouti

Sous des années d’ennui

J’voudrais connaître

      Le Pacifique

L’autre côté du cap Horn

Où l’amour est sans bornes...

 

On peut bien faire des gosses

Des p’tits robots

Y nous ressembleront

Y s’ront pas beaux

On les pousse vers l’école

Et ça joue au football

Hip Hop dans l’entonnoir

Sans s’en apercevoir

Ils ont le look, le rock, le choc

L’image des magasines

Tu l’achètes en vitrine

Ils s’affolent sur des idoles

Les spots télévision

Te fabriquent des champions

Des rêves et des besoins

Pour le monde de demain

 

Et je cherche ma liberté

A midi, à quatorze heures

J’descends dans tous les puits

Dans le fond y’a qu’la nuit

 

J’voudrais passer

Dans l’ Atlantique

Dans le monde englouti

Sous des années d’ennui

J’voudrais connaître

         Le Pacifique

L’autre côté du cap Horn

Où l’amour est sans bornes...

 

               Tu pries

Jésus, Allah ou Jéhovah

Appelle plutôt ta mère

             Elle t’aidera

Personne ne tient jamais

Tous les fils* dans sa main

Tu crois avoir des couilles

C’est la trouille qui te tient

Un pape ou un ayatollah

Pour te vendre leur messe

En rois du show business

Mais on te tue au nom de quoi?

De goulags en ghettos

De tortures en cachots

Y’a de drôles de bavures

Au dossier d’la Culture

 

Et je cherche ma liberté

A midi, à quatorze heures

Je secoue l’cocotier

J’trafique le sablier

 

J’voudrais passer

Dans l’Atlantique

Dans le monde englouti

Sous des années d’ennui

J’voudrais connaître

         Le Pacifique

L’autre côté du Cap Horn

Où l’amour est sans bornes...

 Inédit-                   1990

 

*Un fil....   des fils...    

 

 

 

                   Noël

 

Noël, encore Noël

Une perle de plus

A mon collier d’années

Noël, artificiel

Tu fleuris dans les rues

Comme au calendrier

Noël, en étincelles

Tes aiguilles perdues

Me craquent sous le pied

 

Noël, je me réveille

Sous tes soleils pendus

A l’arbre décoré

Noël, au nez vermeil 

Comme l’Hiver venu

Au carreau de l’Eté

Noël, ce soir je veille

Je te veux décousu

Je te veux désarmé

 

Noël, en arc-en-ciel

Après la pluie des jours

Qui tombe sans faiblir

Noël, à goût de gel

Tu mords comme un amour

Qui ne veut pas mourir

Noël, tu es cruel

Habillé de velours

Tu viens pour me saisir

 

Noël, sous ta dentelle

Dieu que ton coeur est lourd

Et profond ton soupir

Noël, en ta chapelle

Si tes doigts se font gourds

De ne plus éblouir

Noël, mon hirondelle

Je t’attends dans ma tour

Avant de m’endormir

 

Noël, je m’émerveille

Car la neige est tombée

Cette nuit sur Paris

Noël, aux yeux de miel

Une tache dorée

Brillant au fond du puits

Noël, encore Noël

Une perle au collier

Bienheureux de la VIE

Inédit-

 

Ecrit lors d’un retour de Grèce,

où je n’ai jamais pu rester

pour Noël...

 

      *****************

 

 As-tu déjà pensé à ton corps ?

 

As-tu déjà pensé à ton corps

Autrement

Que comme à une mécanique ?

Regarde-toi, tu es déjà mort

Car c’est ton coeur

Qui fait ton physique

 

Tes mains ne savent pas tenir

Maintenant les instants

Tes bras ne savent pas s’ouvrir

Comme ça, spontanément

Tu les serres sur ton estomac

Tu as peur des coups bas

Tu n’es jamais sorti vraiment

Du ventre de maman

 

Mais la vraie vie, ça grandit

Même vidé, ça remplit

Ca déplie, ça multiplie

Et ça crucifie

 

Tes hanches

Ne savent pas bouger

Ni rouler contre moi

Tes jambes ne savent pas danser

Seulement marcher au pas

Parler du sexe et de l’amour

C’est drôle, ça te rend sourd

Et la face cachée de la Lune

Te donne de l’amertume

 

Mais l’amour, ça rend beau

Même tordu, ça foudroie

Ca éblouit quand on le voit

Même les maladroits

 

As-tu déjà pensé à ton corps ?

 

Ta bouche qui ne fait que mentir

N’a plus rien qui attire

Si ton rictus est un sourire

Alors, laisse-moi rire

Le cancer est dans ton cerveau

Le chagrin dans ta peau

Quand tu craques

Tu pleures comme un veau

C’est du mauvais mélo

 

Mais la vraie vie, ça grandit

Même vidé, ça remplit

Ca déplie, ça multiplie

Et ça crucifie

 

Tes yeux ne voient

Jamais plus loin

Que le bout de ton nez

Avec le coeur, regarde bien

On voit la Voie Lactée

Ton corps est gris

Comme l’ennui

Car ta vie est murée

Et l’embellie d’après la pluie

Toi, tu passes à côté

 

Mais l’amour, ça rend beau

Même tordu, ça fout droit

Ca éblouit quand on le voit

Même les maladroits

 

Oui, l’amour, ça rend beau

La vraie vie, ça nourrit

Si tu en manges, ça se voit

Tu n’en mourras pas

Si tu en manges, ça se voit

TU NE MOURRAS PAS !

 

3ème album Musidisc

CD Moshe Naïm

 

  

 

 

 

         *****************

 

                Eh femme !

 

Eh femme !

Si j’te parle pas plus souvent

C’est qu’on n’a pas

L’même présent

Tes problèmes

Sont pas les miens

T’es loin de mon quotidien

Si t’as aussi des enfants

Pour toi tout est différent

T’as un mari qui t’attend

Au coeur de tous tes instants

 

T’es dans ton monde de nana

Mais y’a une vie qu’tu vois pas

 

Qu’on t’donne

Juste un peu d’tendresse

Qu’on t’baise

Comme toutes les gonzesses

La dose pour pas dire un mot

Sur c’qui va pas dans ta peau

Tu dis qu’t’es pas malheureuse

T’es plus paumée

Que menteuse

C’est la galère ton amour

Qu’tu veux rimer pour toujours

 

Moi j’en veux pas

D’cet amour là

D’cet arrangement à la papa

J’préfère crever des fois

Quand d’amour y’en a pas

                 Mais

  Si j’ai un mec dans les bras

          C’est du vrai...

      Même si ça dure pas

 

Eh femme !

Tu sais j’te connais si bien

On est faites du même pain

J’te croise dans la vie j’te plains

D’pas r’garder un peu plus loin

Du côté qu’tu dis jamais

A personne, si tu connais

Du côté, quand tu y penses

Tu t’sens coupable

De conscience

 

Tu fermes les yeux

Comme tu peux

Si tu les ouvres, c’est si peu

 

Quand ton mec se fait la paire

Et dit qu’il veut changer d’air

Qu’il porte une boucle d’oreille

Et fraye avec ses pareils

Quand y caresse ta gamine

C’est toi qui mets la sourdine

Il trinque avec ses copains

Et t’laisse toute seule

Dans ton coin

 

Moi j’en veux pas

D’cet amour là

J’vais voir partout

Où y’a des gars

J’préfère crever des fois

Quand d’amour y’en a pas

                    Mais

   Si j’ai un mec dans les bras

           C’est du vrai...

        Même si ça dure pas

 

Eh femme !

Quand on t’dit tu viens chérie

Combien tu prends pour la vie

Tu crois qu’tu vas t’rattraper

Quand la comptée s’ra gagnée

Mais t’es juste un sac poubelle

              Et on t’jette

       Quand t’es plus belle

              Ton coeur

       Est dans une impasse

             Ton corps

       Est bon pour la casse

 

Ta belle histoire mène à rien

Tu peux t’asseoir sur l’chagrin

 

Quand ça coince

Dans l’engrenage

Somnifères et bon voyage

Tu n’sais plus où ça dérape

Quand t’es tombée

Dans la trappe

Ta vie, tu l’as pas vécue

T’es rentrée dans l’moule prévu

Et tes filles, tu voudrais bien

Qu’elles suivent aussi

Ton chemin

 

Moi j’en veux pas

D’cet amour là

C’est beau d’donner

Rien qu’pour la joie

J’préfère crever des fois

Quand d’amour y’en a pas

                Mais

Si j’ai un mec dans les bras

C’est du vrai...

Même si ça dure pas

Inédit-1990

 

 

 

  Ce qu’ils font de nous

 

Déjà près du berceau

Ils vous guettent un sourire

Un signe qui vous fasse

Un peu leur ressembler

Que ce soit le visage

Le meilleur ou le pire

Que ce soit la manière

De prendre la tétée...

 

     Ils vous poussent ensuite

     En troupeaux désarmés

     Entre les quatre murs

     De leur pédagogie

     Avant de vous fermer

     Soldats, dans leur armée

     Pour mieux vous y instruire

     De leur philosophie

 

Ce qu’ils font de VOUS

                               les enfants

Ce qu’ils font de VOUS...

 

Puis c’est dans vos amours

Qu’ils vont mettre le fiel

Sachant trouver les mots

Justes, qui désenchantent

En ramenant toujours

Les choses sous leur ciel

Ils changent vos carrosses

En citrouilles branlantes

 

     Ils vous voient incapables

     De rebâtir le Monde

     Ils vous veulent malins,

     Egoïstes et contents

     Ils se croient protégés

     Quand la révolte gronde

     Et vous font un honneur

     D’être les combattants

 

Ce qu’il font de VOUS

                             les enfants

Ce qu’ils font de VOUS...

 

Ils sont toujours les mêmes

Et partout sur la Terre

Qui ne croient qu’aux vertus

De pouvoir et d’argent

Ils vivent de mensonges

Jusque dans leurs prières

Et ne savent des autres

Que s’ils sont rouges ou  blancs

 

     Il en est parmi vous

     Déjà qui leur ressemblent         

     Par le même regard

     Docile et sans alarme

     La même démission

     Déjà qui vous rassemble

     Le même acharnement

     A voir tomber nos armes

 

Ce qu’ils font de NOUS

                               les enfants

Ce qu’ils font de nous...

                         de NOUS !

Inédit- 1967

 

On m’a souvent qualifiée de

chanteuse engagée...

alors que je prétends être

une chanteuse dégagée...

 

       ****************

     

      Barbare, étranger

 

Barbare ! étranger

C’est toi que l’on baptise

Civilisé !

Barbare ! étranger !

C’est toi dans ta chemise

Et tes souliers

 

Tu passe à côté

de l’inconnu

qui tombe

Sans te détourner

Comme si c’était une ombre

Quand on est étranger

On ne connaît personne

Tu entends simplement

L’horloge qui sonne...

Tu baisses la tête

Quand quelqu’un fait sa quête

S’il y a de la castagne

Tu regardes qui gagne ?

Tu marches dans la rue

Mais c’est chacun pour soi

Et puis tu t’habitues

A ton climat

Ton bistrot...

Ta télé et tes journaux

Tu n’as plus ni froid ni chaud

Dictatures et tortures

C’est loin... derrière ton mur

 

Barbare ! étranger !...

 

Tu brades ta femme

A chaque coin de rue

Au premier profane

Au premier con venu

Quand on est étranger

On ne connaît personne

Et tu ne sais jamais

Quand elle braconne...

Quand elle a les yeux verts

Dessous son pull-over

Ou qu’elle met du rimmel

Dans son eau de vaisselle

L’amour a des urgences

Comme les hôpitaux

Et ton indifférence

Est dans ta peau

Dans tes mots

Tu parles comme un robot

Tu ne vois pas les signaux

De détresse et de stress

Tes gestes sans tendresse

 

Barbare ! Etranger !...

 

Tu confies ton enfant

Aux marchands, à l’ennui

A tous les charlatans

Qui maquillent la vie
Quand on est étranger

On ne connaît personne

Tu ne le comprends plus

Tu l’abandonnes...

Tu n’vois pas son regard

Qui te suit, qui te prie

Et son indifférence

Qui n’est qu’une apparence

Quand il revient shooté

Ou bourré, ou meurtri

Tu n’entends pas l’alarme

Ni ses larmes

Un mensonge

Qui arrange tout le monde

Ca vous éloigne et ça ronge

Un amour, chaque jour

La solitude est rude

 

Barbare ! étranger !

Ouvre un peu ta fenêtre

Sur l’étranger

Barbare ! étranger !

Ecoute entre les mots

Les vibratos

Les yeux en disent trop

Suis-les plutôt

Suis-les plus tôt

      - 1979 -

Enregistré par

Philippe Richeux

dans son album
Sous-marines

 

         ****************

 

       Papillon,  papillons

Papillons papillons - cliquez pour un extrait sonore

Toutes ces histoires d’amour

            Où y’a place

       Que pour les toujours

    Toutes ces amours prisons

Obsession, violence et passion

Toutes ces histoires factices

          Douceur, chaleur

          Sage à la niche

   Toutes ces amours bidons

 Douleur, malheur à l’horizon

 

          Alors tu peux dire :

                C’est la vie...

         Comme on fait son lit

               On fait sa vie

    Moi, je préfère les papillons

          Et j’dors toute seule

           Sous mon édredon

 

    Papillon du soir, espoir

    Papillon de nuit, j’oublie

    Papillon réveil, soleil

    Papillons du jour, bonjour !

 

   C’est beau la première fois

On s’espère et on s’connaît pas

    On se trouve dans la nuit

On se donne tout et on s’oublie

      Sourire sur l’oreiller

Un coup d’soleil dans mon café

Je vous aime, je vous aime

         Un jour, toujours

       Y’a pas d’problème

 

        Alors tu peux dire :

            C’est la vie...

       Comme on fait son lit

              On fait sa vie

Moi, je préfère les papillons

        Et j’dors toute seule

          Sous mon édredon

 

   Papillon du soir, espoir

   Papillon de nuit, j’oublie

   Papillon réveil, soleil

   Papillon du jour, bonjour !

 

  C’est bien grand la planète

Et j’ai d’la musique plein la tête

    Des paroles de chansons

Une Vie en Rose, un Tourbillon

         Je ne te quitte pas

   Un jour, on se rencontrera

   C’est toujours La Bohème

   Ma Liberté, un long poème

 

        Alors tu peux dire :

              C’est la vie...

      Comme on fait son lit

              On fait sa vie

   Moi je préfère les papillons

        Et j’dors toute seule

       Sous mon édredon

 

    Papillon du soir, espoir

    Papillon de nuit, j’oublie

    Papillon réveil, soleil

    Papillons du jour, bonjour !

 

CD Moshe Naïm

 

  

 

 

 

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