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Du côté de mon père, chez les CHAZARD... on est, à Lyon, soyeux depuis des générations.
Mon père avait adhéré au Parti Communiste après la guerre,
en revenant du stalag. En effet, François Drujon - »dit Zito »-
ami d'enfance, (son grand-père était boulanger à la Croix Rousse et son père, ami de G. Duhamel et correcteur au
"Matin", avait demandé ma grand-mère en mariage...)
- C'est à sa mémoire que j'ai écrit, plus tard, Le Front Populaire. Pour ma part, je n'ai jamais milité ni été inscrite à aucun parti, si ce n'est trois mois au Parti Socialiste... avant la victoire de François Mitterrand. J'ai eu cependant l'occasion de chanter lors de la venue de Jack Lang à Chambly
dans l'Oise et de Lionel Jospin à Creil (qui apprécia
Les baleines.
À Chambly
- Ma première chanson “engagée” date de la sortie des Deux Oncles de Georges Brassens qui déclencha une polémique. On en discutait beaucoup dans les lieux branchés que je fréquentais alors : l'épicerie buvette Chez Venet rue Lepic, le bar du Zinzin rue de la Montagne Ste Geneviève, Le Temps perdu rue de Seine, et j'osais à peine écrire ce que ce que j'en pensais, aussi ai-je appelé ma chanson : Chanson à ne pas écrire*... Chez Madeleine Venet, rue LepicJ'avais 21 ans...
Je me demande aujourd'hui si, inconsciemment, ce titre ne s'adressait pas à Brassens lui-même... je n'aurais jamais osé à l'époque, j'avais trop le respect... Quand la Grèce, en 1967, tomba aux mains des colonels dans l'indifférence
générale, je fus profondément touchée et choquée, ayant vécu 3 ans dans ce pays.
Je ne compris réellement qu'après le spectacle la portée de ce que j'avais modestement écrit dans ma cuisine : : une délégation de Grecs, en larmes, me serraient les mains et m'embrassaient dans les coulisses. C'est ce jour-là que Thomas Fodor me proposa une tournée d'un mois autour du lac Balaton avec le Théâtre Universitaire, que j'acceptai... - En automne 1968, encore sous le coup des évènements, j'écris une chanson douce et nostalgique sur le sujet : Climat 68. D'autre chansons y feront allusion : Li liberté, Le cahier mais d'une manière très soft... Le sujet restait complètement tabou : Black out total. Cependant, 10 ans plus tard, pour l'anniversaire de mai 68, j'entends un journaliste à la radio qui dit textuellement : « en fait, en 68, il ne s'est pas passé grand chose... » et mon sang n'a fait qu'un tour : j'ai terminé Mai 68 dans la journée, paroles et musique. J'avais l'impression que le texte était déjà écrit quelque part dans ma tête, car c'est à peine si j'ai fait trois ratures... - En 1971, Jean-Edouard - qui a
déjà écrit « Métro boulot dodo », avec et pour Eddy Mitchel , musique de Pierre Papadiamandis -
est très contrarié :
- C'est sur un coup de coeur, en septembre 1973, revenant de 3 mois de tournée avec Philippe Richeux et apprenant par la radio la fin tragique de Salvador Allende, que j'écrivis Valparaiso. (Je me suis même relevée la nuit pour écrire le dernier couplet...).
41° de fièvre me clouèrent au lit... et c'est Philippe Richeux, seul... les paroles accrochées au manche de sa guitare, qui se rendit au gala. J'attendais, anxieuse, le résultat du test : le verdict...
Au Parti Communiste, ça ne les intéressait pas... Au Parti Socialiste non plus... Mais, salle Pleyel, Philippe Richeux avait fait la connaissance de
Gérard Filoche, alors bras droit d'Alain Krivine et éditorialiste dans le journal
de la Ligue Communiste : « Rouge ». Lui, ça l'intéressait... Il proposa de
nous aider à financer les 1000 premiers 45 tours, que nous vendions 5 Fr...
À la suite de ça, nous avons participé à pratiquement tous les galas
de soutien qui se sont organisés à travers la France.
Sur scène, Philippe Richeux chantait La torture* en retrait de moi,
dos au public, sous un éclairage rouge et bleu, c'était très impressionnant.
Cette année-là, nous avions obtenu un contrat de 3 semaines
avec l'Armée pour aller chanter sur les sites de Tahiti,
à l'occasion des fêtes de Noël et Nouvel An. Le contrat avait été signé 6 mois auparavant,
grâce à Jean-Pierre Gleize-Bourras
que nous avions connu lors d'un spectacle au foyer des marins de St Mandrier
qu'il dirigeait alors... avant d'être muté à Tahiti... Il nous apprit, par la suite,
que l'Armée avait refusé de faire venir Maxime Le Forestier,
le jugeant trop engagé...
- À la fin des années 70, on parlait beaucoup de la peine de mort
et de sa possible abolition, dont Robert Badinter fût l'ardant artisan
et François Mitterrand le décisionnaire.
Aujourd'hui, je souhaite préciser ma pensée :
Parmi les 10 Commandements, il en est un, pour moi premier,
Toutes les religions du Livre l'ont violé et continuent de le faire. C'est un commandement, une injonction, un décret, mais pas un argument. Peut-être serait-il temps de songer à répondre à Terminator, à qui John Connor fait remarquer qu'on ne peut pas tuer tous les gens qui nous gênent ou que nous n'aimons pas... et qui demande ingénument : pourquoi ? Terminator est un robot, une machine, il n'est pas vivant...
On ne peut rien ajouter, non plus sous peine de rejet de maladies voir « prion »... Cependant, si une fois leur peine accomplie, on ne donne pas aux condamnés
la possibilité de redevenir des hommes libres, si on ne postule pas pour une
possible évolution de la personne humaine, alors à quoi sert le châtiment ?
Il est alors plus cruel que la peine de mort Si la prison doit simplement servir
à faire mal ou à humilier c'est se placer bien bas, il est ainsi parallèlement criminel
d'exécuter un condamné dix, quinze ou vingt ans après une décision judiciaire.
Maintenant, si on met et garde en prison des êtres humains dans le but de protéger la société, il serait peut-être bon, préventivement,de protéger les enfants des hommes de la société ou que la société monstrueuse dans laquelle nous vivons change, pour ne plus produire de monstres...
Société de non-communication :
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Pour s'informer et soutenir les actions contre la peine de mort : voir le site d'Ensemble contre la peine de mort : www.ecart-type.com (84 rue de Wattignies, 75012 Paris) |
Et l'action opiniâtre et inépuisable de PRIX NOBEL DE LA PAIX 1977 |